pêle-mêle

Il n'y a pas que le 4X4 dans la vie et il parait qu'un confrère nommé Larochefoucauld (si j'ai bien compris, son garage s'appellerai "MAXIME 4X4"), répéterai : "Qui vit sans folie, n'est pas si sage qu'on le croit ".

1 et 2 juillet 2017 : Quarantième anniversaire du garage .


Invitation et programme

Chers Parents, Amies, Amis, Clients, Collègues, Fournisseurs, Partenaires, Voisins et « complices » en tous genres.

1977-2017 : 40 ans il parait que c’est la « force de l’âge » chez les humains !
Les samedi 1er et dimanche 2 juillet 2017, on va vérifier si c’est pareil pour les garages !
Comme on dit : on va « marquer le coup » en plaçant ces journées/pique-nique sous la triple bénédiction des amateurs de 4x4 trialisants et amphibie, de véhicules de collection et des défenseurs de notre belle langue française, sa musique et ses chansons (à boire de préference !).
Nous espérons vivement que vous voudrez et pourrez partager tout ou partie de ce programme .

Bien cordialement

Carl, Eliane, Huguette, Laurent, Nicolas et toute l’équipe de l’atelier.

Samedi 1er et dimanche 2 juillet : Le quarantième anniversaire du garage Edouin, l’inauguration de notre activité achat-vente-remisage de véhicules de collection et l’ accès (gratuit) à notre musée (env.140 pièces visibles dans www.4x4edouin.com) sseront d’abord prétexte à d’amicales retrouvailles lors de ripailles, trial 4x4, chansons(à boire de préférence !)/musique (déjantée !), causerie (sur la langue française et notre démarche écologique), et navigation/barbotage en pédalos et amphibie.

Programme du samedi soir 1er juillet :

18h : Mots de bienvenue, causerie sur la langue française et notre démarche écologique: choix des mots en relation avec la météo suivie d’une visite de nos réalisations écologiques. 1

19h : Radio crochet (chansons à boire de préférence).2

20h : apéro offert puis récital jazz-rock (un peu déjanté !) des années 1950 avec Romain Renard et Jacques Landais ( guitaristes professionnels mais hostiles aux tranquillisants !)………………….

(chapeau à disposition si satisfait).

21h : Diner sorti du panier (barbecue, tables, chaises à disposition et jus de pommes maison offert).

Emplacements gratuits pour camping-car et tente.
Entrée libre et gratuite mais inscription obligatoire (par courriel uniquement) contact@4x4edouin.com avant le 25 juin 2017.


Dimanche 2 juillet :

10 h à 18h : exposition tous véhicules et 2 roues de collection, entrainement trial 4x4 (3) et navigation avec amphibie, barques, pédalos et kayaks.

Aire de pique-nique (ou hangar si pluie) avec barbecue (et jus de pommes maison offert), parking camping-car à disposition en permanence.
Entrée libre et gratuite mais inscription obligatoire par (courriel uniquement) contact@4x4edouin.com avant le 25 juin 2017.


1 : Dès maintenant vu l’ampleur de la tâche, merci aux lecteurs de cet appel de faire des suggestions pour remplacer les mots à connotation négative injustement associés à la pluie « moche », « triste », « mauvais » « dégradé » etc., etc. prononcés par les médias. En effet, Il est extrêmement dommageable qu’ils usent de ces mots pour désigner la (Sainte !) pluie, même quand des régions entières souffrent de la sècheresse. C’est nous réduire à des égoïstes imaginant la végétation en matière synthétique et uniquement impatients de bronzer idiot (pléonasme !) .
En plus d’ignorer nos frères dépendant économiquement d’un minimum de pluie, ne sous-estimons pas l’impact négatif dans notre subconscient de mots qui arbitrairement, ne sont pas synonymes de joie de vivre.
Et quid de notre communion avec le monde végétal pour qui l’eau est directement vitale ? Que ceux qui en doutent lisent « La journal intime d’un arbre » de Didier Van Cauwelaert que je félicite très chaleureusement en passant .
Appel est donc lancé pour des suggestions en plus du simplissime mais grandiose « temps pluvieux » ou « temps ensoleillé ». contact@4x4edouin.com
2 : Nous tenons à rassurer les candidats chanteurs ou instrumentistes amateurs : les critères sélectifs ne seront pas uniquement dans les qualités auditives, car nous pensons à un public sensible à « l’émotion » induite par l’humour, la tendresse, le romanesque, le lyrisme et pourquoi pas la maladresse ! Merci de vous inscrire le plus tôt possible : contact@4x4edouin.com
3 : Merci aux collectionneurs d’afficher les caractéristiques de leur monture . Les 4x4treux auront le choix entre un circuit trial « pépère » et un « tripes et boyaux » (arceau et casque obligatoires sauf si habitacle tôlé). Merci de vous inscrire le plus tôt possible : contact@4x4edouin.com

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Carl Edouin entouré de la relève Laurent et Nicolas »

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Dur, dur de supporter les discours : Nicolas résiste mais pas Laurent !

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Carl présente son frère ainé Bernard.

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Mots de bienvenue, historique du garage et exemples du côté jubilatoire de notre belle langue française

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Merci à Evelyne, Nicolas, Caroline et François pour les chansons, Eric et Evelyne pour la danse et le duo Romain Renard/Jacques Landais nos guitaristes « rock déjanté ».

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Malgré deux chapeaux et un établi en travers du passage pour inciter les 71 convives à être généreux, nos super artistes ne récoltèrent que 120 euros !

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de gauche à droite : Nicolas Edouin, son père Laurent ; Eric et ses 2 frères Carl et Bernard

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« Démonstration avec le Luaz amphibie »

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Retrouvailles avec Hans Schneider (au milieu) qui m’offre le deuxième tome (passionnant) écrit par son fils Nicolas « La guerre 39/45 vue de l’intérieur par un soldat allemand ». L’homme à la casquette est Jean-Claude Accio qui en tant que président du Camion club de France, m’a permis d’avoir dans notre collection le Luaz amphibie et le Faun 8x8 ex Aéroport de Paris (plus gros tout terrain du monde), merci à lui.

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Mots de bienvenue,
biographie du « couple » garage 4x4 EDOUIN/Carl Edouin et causerie sur notre belle langue Française.

Bonjour Mesdames et Messieurs.

Merci de nous faire le grand plaisir de votre présence.

Comme évoqué sur le programme et à tout seigneur, tout honneur : Par nos applaudissements nous allons commencer par rendre hommage à celles et ceux qui tant matériellement qu’administrativement ont contribué, de par le meilleur de leur professionnalisme allié à une amitié réciproque, à ce qui est aujourd’hui.



A mon avis, ce qui importe après ces 40 ans, c’est de pouvoir se dire « déjà » !
Et surtout renchérir avec gourmandise en disant « encore » !
Comme on dit, « je n’ai pas vu le coup se faire » tant quasiment tout me parut « facile » .
« Facile » devant le bilan citoyen aussi bien que humain, notions qui d’ailleurs me semble-t-il, sont liées.

Bilan « citoyen » en démontrant que l’écologie n’induit pas de surcoût tant au niveau des constructions que des frais de fonctionnement.
En effet, restons modestes et réalistes, les meilleurs de nos « Silicon Valley » ne sont pas nécessaires là où prévalent le bons sens et l’experience de nos anciens………………..
« Anciens » qui ont du bien rire quand en 1993 nous avons été lauréats de la fondation Ushuaia Nicolas Hulot avec la récupération de toutes les eaux pluviales, la tonte de l’herbe par moutons, âne et oies , un parking perméable grâce à d’humbles cailloux, des arbres fruitiers au lieu du tout ornementale, d’importantes surfaces vitrées au lieu d’une « boite à chaussures aveugle » malgré les conseils d’un expert en eclairage qui soulignait qu’avec tant de néons aux mètre carré, pas de complication avec la nuit ou les temps nuageux ! etc., etc. ……………….

Bref, comme disait déjà monsieur de Campan au 18eme siecle : « il n’y a de nouveau que ce qui a été oublié » !
Ce qui m’amène à penser que notre exemple présente un grave inconvénient pour les anti écolos : ils ne peuvent justifier leur position à cause d’un manque de moyens financiers !...............

Bilan « humain » par nos participations à des competitions de 4x4, motos, voitures et ULM où nous nous sommes ingéniés à démontrer que la aussi, dès lors que l’on ne vise pas les premieres places, (hormis en 2015, Laurent champion toutes catégories moto enduro en Normandie), le bon sens peut compenser largement les moyens matériels……………

Pour en revenir au mot « facile » utilisé plus haut, je prends le risque d’être taxé d’exhibitionnisme, voire d’impudeur par les adeptes d’un strict cloisonnement entre le temporel et le spirituel, surnaturel, religieux, bref l’irrationnel en général en faisant mienne la dernière phrase du discours d’adieu de François Mitterrand alors président de la république, je cite :« je crois aux forces de l’esprit ».
Phrase reprise par Marie de Hennezel pour le titre de son ouvrage (chaudement recommandé), relatant les treize années de soins qu’elle lui a prodigués en tant que psychothérapeute.

C’est elle à qui le Président a confié le développement des unités de soins palliatifs un peu partout en France.
Si je prends les risques d’exhibitionnisme et d’impudeur, c’est, et je vous assure de mon entière sincérité, pour vous exhorter à croire en cette phrase « socle » : « Aide - toi et le Ciel t’aidera » .
Avec le recul, il est évident que sur le plan professionnel, j’ai toujours eu le sentiment d’être « épaulé », je dirais même « attelé » à des personnages dont je compare la bienveillante efficacité à celle d’un cheval qui au côté du poulain, le fait avancer en expérience .

J’en cite les principaux avec une place particulière pour Maman .
Femme extraordinaire (pléonasme !), comme toutes les Mamans d’ailleurs !
17 ans en 1939 la voit sortir d’une institution religieuse de Senlis nantie d’un brevet supérieur (20 sur 20 partout sauf 19 en dessin) . Après un bref mariage « arrangé » par les familles respectives en mai 1939, elle succombe fin 1940 aux charmes d’un des envahisseurs. En l’occurrence le responsable du mess des sous-officiers de Rouen (en face du palais de justice). Ils s’empressent de se prouver mutuellement leur Amour avec 3 garçons (Bernard en mai 1941, Carl en septembre 1942 et Eric en septembre 1944). Comme pour environ 200.000 de ses semblables, vint l’heure du seul inconvénient de ces amours, en l’occurrence un côté « politiquement incorrect » comme l’ont dit aujourd’hui . « inconvénients » dont elle se dispensa en répondant au juge qu’en Amour, elle n’avait de compte à rendre qu’à Dieu ! .
Mais aussi par le témoignage de plusieurs voisins de la rue des Belges à Maromme où ils vécurent 4 ans.
En effet, mon père rentrant tard, et le couvre-feu aidant, entendait parfois Radio Londres à travers certains volets.
Tapotant sur ceux-ci, il prévenait que si les SS ou la Gestapo entendaient, ce serait fâcheux !
Bon prince, et compte tenue de certains dangereux « justiciers » auto promu, le juge se contenta de lui conseiller fortement d’aller se mettre au vert très rapidement .
Bien qu’issue d’un milieu bourgeois citadin mais trop fière pour tendre la main à ses parents, elle s’installa à Saint Nicolas du Bosc dans une ferme d’élevage dont le quotidien l’a rapidement persuadée qu’il valait mieux une tête bien faite plutôt que bien pleine !
Malgré les lettres poignantes (que j’ai conservé) de mon père qui l’exhortait à le rejoindre à Speyer où il avait ouvert un magasin d’alimentation, Maman décida de nous élever en France. Néanmoins, je me souviens très bien qu’elle continua un certain temps à nous faire embrasser sa photo tout en récitant le Notre Père suivi de « « petit Jésus, fait que notre papa revienne bientôt » .
Effectivement, il revint en 1952, mais uniquement pour quelques jours en nous annonçant qu’il s’était remarié et que nous avions ainsi une demi sœur Doris qui nous fait le grand bonheur d’être ici ce soir !
Visite tous les 2/3 ans env. jusqu‘à son décès en 1979.
De son côté, Maman se lia avec un monsieur qu’elle nous obligea à appeler « papa » pendant une quinzaine d’année!
Nantie de son expérience, et grâce aux cours par correspondance prodigués par l’Ecole Universelle, mais toutefois après les 3 premières années dans les écoles communales du Gros-theil puis de Saint Nicolas du Bosc, elle se substitua à celles-ci. C’est-à-dire travaux agricoles le matin et instruction l’après-midi .
En fait d’instruction, je vivais surtout ma paresse intellectuelle attisée par la gourmandise à tenter de comprendre le pourquoi et le comment des choses dans la bibliothèque maternelle en dévorant les Maupassant, La Varende, Zola, Hector Malot, Flaubert, André Soubiran, Giono, Daudet, Abbé Alexandre etc. Mention particulière pour Jean Houssey avec « Pour qu’il rêgne » paru en 1960 et préfacé par un évêque de Dakar, un certain Monseigneur Lefevre qui devait 20 ans plus tard tout étant qualifié d’intégriste, interpeller notre somnolente Eglise en fondant la Fraternité saint Pie X. …………
Vint ensuite mon épouse Eliane, dont nous regrettons l’absence à cause d’un problème de dos qui la cloue au lit ce soir. Abandonnant son avenir de « maitre de C.E.G. (collège d’enseignement général), on dit maintenant « professeur des écoles » ! , elle s’investit admirablement dans son rôle d’épouse en 1965 et mère de nos 3 garçons les 3 années suivantes. Ce qui me permis de me consacrer principalement à ma profession.
En 1957, à 15 ans, mon grand oncle Michel Plotin à qui je rends également un grand hommage post-mortem, m’apprit dans sa ferme du soissonnais, à optimiser la durée des travaux en rationalisant chaque opération et chaque geste, exemple : dans la ferme voisine de mon enfance, une journée de moisson se terminait avec 5 charriots maximum avec l’aide de 4 personnes, alors qu’avec 3 de plus seulement, c’était 22 à 25 dans l’Aisne !
L’explication réside dans le fait que d’un côté c’était les mêmes 4 personnes qui chargeaient, convoyaient (c’est-à-dire 3 sur le chargement à ne rien faire durant le trajet !) et déchargeaient .
Et dans l’Aisne un deuxième tracteur assurait les navettes et 2 chevaux tiraient le charriot entre les tas de gerbes.
Service militaire : muté dans le régiment disciplinaire du fort de Tourneville au Havre, le colonel après avoir examiné mes « états de service », et au lieu de m’affecter aux travaux de creusement des fossés, me déclara tout de go : « je reviens d’Algérie et suis tout à fait d’accord avec vous ! , j’ai besoin de remplacer le secrétaire du mess des sous-officiers, quel bac avez-vous ? » . Après m’avoir entendu bredouiller je ne sais quoi, il me dit : « c’est exactement ce qu’il me faut ! »
S’ensuivirent 16 mois de formation « sur le tas » ou à défaut de galons, j’acquis une salutaire compétence dans la restauration qui fut couronnée par le cadeau d’un stylo 4 couleurs pour ma gestion « saine et prospère » du mess des sous-officiers ………….
En juillet 1964 sitôt démobilisé, et donc revenant en stop du Havre (à l’époque ça marchait très bien car nous étions obligatoirement en uniforme alors que maintenant c’est le contraire !), une annonce d’emploi de vendeur « formation assurée » m’amena devant le responsable du recrutement de Citroën Rouen.
Sa moue devant mon passé agricole m’amena immédiatement à classer au rayon de la politesse sa formule « on vous rappellera si votre candidature nous convient » !
Me dirigeant vers la sortie, le chef de vente, monsieur Boutet en l’occurrence à qui j’exprime à nouveau ma reconnaissance, m’interpella: « je viens de vous entendre, moi aussi, mes parents étaient agriculteurs, un stage commence lundi et il reste de la place ! »
4 ans après, c’est-à-dire en 1968, je me retrouvais chef de vente chez Peugeot à Bernay.…………….

Et 3 ans plus tard, grâce à Monsieur Chaise dont je salue respectueusement la mémoire, qui me confia la gérance de sa société, je fis construire en bordure du parking de Brico-dépôt une annexe à usage uniquement commercial de 400 m2 de son garage Citroën de Nassandres.
Pendant cette gérance, une collaboration avec les Ets Chardonnet, importateur Autobianchi, Lancia et Polski, puis Jean-Pierre Richard importateur Datsun/Nissan me permit d’envisager en janvier 1977 de voler de mes propres ailes après avoir racheté cette annexe que j’équipais d’un atelier de réparation .
« voler de mes propres ailes » n’est pas tout à fait adéquate car rien n’aurait été possible sans Huguette Haitre toujours présente d’ailleurs, qui a pris l’entière responsabilité du volet administratif et commercial de notre nouveau garage.
Demarrage facilité par l’arrivé de Michel Martel qui excella ensuite et toujours courageusement jusqu’à sa retraite en 2016 soit apres 39 ans d’ancienneté, aussi bien en tant que mécanicien, preparateur, entretien des locaux etc. ……………
« L’attelée » providentielle de mon fils Laurent à notre équipage en 1992 entraina un développement nécessitant de nous déplacer de 150 mètres vers ce terrain communal pour construire les installations qui depuis 1995 nous abritent aujourd’hui.
« Terrain communal » dont la préférence me fut accordée par le maire monsieur Trouvé, c’est pourquoi je salue chaleureusement sa mémoire. Je pense qu’au-delà de l’extrême légèreté financière de mon dossier, mon enfance paysanne l’a rassuré quant à la pérennité de mon projet.
L’aide de Laurent fut décisive pour quitter la « dictature » que représente la situation de concessionnaire de constructeur de véhicules afin de nous consacrer à 100% à notre activité de vente de 4x4 d’occasion.
Cette situation nous amène à aujourd’hui où grande nouveauté et surtout grande et belle émotion depuis mars, Nicolas fils de Laurent, après avoir envisagé être professeur d’éducation physique, rejoint notre équipe.

A ces rencontres humaines que je continue à qualifier de providentielles, s’ajoutent une multitude d’accidents ou de péripéties dont je suis toujours sorti miraculeusement indemne.
Le premier en 1960 : pour éviter que l’herbe à tasser dans la fosse à ensilage ne bourre sous la barre d’attelage du tracteur lors de ses marches arrière, j’effectuais un pré-tassage en tenant le volant d’une main tout en piétinant devant cette barre d’attelage ; qui finit par coincer ma jambe gauche dessous peu avant d’atteindre le mur du fond de cette fosse.
Avant d’être coupé en deux contre ce mur, je visais la pédale de débrayage avec mon pied droit encore libre.
Cette idée se révéla bonne car en continuant sa marche arrière, la pression sur cette pédale stoppa le tracteur en s’appuyant automatiquement contre mon pied gauche !

Le second en fin 1961 : lors d’une distribution nocturne de tracts en faveur de l’Algérie française, je forçai un barrage en fonçant à côté de la patrouille avec mon Solex. L’un des gendarmes (monsieur G. un « vieux de la vieille » qui nous faisait la préparation militaire) me reconnaissant, abaissa brutalement le canon du pistolet mitrailleur de son collègue (monsieur L.) qui voulait, dit-il , me tirer uniquement dans les jambes.
Ce dernier ne savait pas qu’avec ce type d’arme, surtout tenue à bout de bras et non bloquée contre une hanche, la rafale remonte immanquablement vers le haut !

Le troisième est visible dans la rubrique « pêle-mêle » à la date du juillet 1965 où on me voit « frais et rose » 3 heures après plusieurs tonneaux avec un coupé sport 24 BT Panhard, dont un dans le sens de la longueur, et ce sans ceinture de sécurité !

L’ULM a été également l’occasion de faire appel à mes Anges ou Fées gardiennes*.
Premier en 1980 : n’ayant jamais volais avec, je confiais à un ami expérimenté le soin d’essayer mon tout premier ULM sur la plage d’Houlgate (un Mosquito avec une aile Spad de chez Veliplane). Au retour il me dit OK. Je décolle, puis une dizaine de minute tout comme lui, je commence à me rapprocher du rivage et tout à coup : panne d’essence !
La faible vitesse allié aux 2 petits mètres d’eau évitèrent toutes dégradations des tubes constituant l’aéronef et des os du pilote !
L’explication est qu’étant beaucoup plus lourd que mon copain, il me fallait accelerer toujours à fond, donc consommer beaucoup plus !


Lors du premier Londres-Paris en 09 1983, panne moteur après Abbeville où le terrain d’atterrissage improvisé, s’il se révéla trop mou pour rouler au point de me faire faire un « cheval de bois » chiffonnant chariot et aile, fut une bénédiction pour mes abattis !

Aout 2014 : ULM : tornade avant Stutgart qui m’obligeat à me réfugier au sol en tordant seulement quelques tubes.
Ne pouvant répondre à la police qui m’interrogeait en allemand, j’appelai ma demi sœur Doris puis leur passai mon portable qui à nouveau, me le repassa.
« Miracle » me dit – elle, tu es à 5 km de chez moi !
Apres qu’un de leurs amis serrurier m’eut réparé ma monture et attendu 2 jours que le temps fut propice, direction Saint Dié.
Temps pas tout à fait propice car un fort vent de face se levant, augmenta l’urgence à atterrir à cause de la nuit tombante au - dessus de cette satanée « Forêt Noire ».
Qui comme son nom le laisse supposer, n’a rien à voir avec nos vastes plaines !
Mais non Edouin, t’en fais pas, voilà un superbe terrain bien plat, rectangulaire, juste entouré de sapin et bordé d’une inoffensive ligne à haute tension.
Comme à l’école, quelque S peinards, plus de vent, toucher des roues, mais quoi ?
Gaz à fond, j’avance à peine !
Damned ! une piste de ski !
Et même pas un plat en lisière .
Tentant de me mettre face à la piste en reculant par baisse des gaz, voilà tout l’arrière qui dévie brutalement en basculant dans le ravin bordant celle-ci !
Etant quasiment à la verticale, je m’en suis remis à la nervosité légendaire des moteurs 2 temps, et hop, vite fait bien fait retour à l’horizontal, quelques mètres et ouf, en l’air !
« en l’air », mais vers 21 heures, il vaut mieux être sur terre !
Miracle à nouveau après quelques minutes: un chemin longeant une lisière mis fin à mes soucis du jour !
Apres un demi-heure de marche, une lumière m’attira.
Bonsoir monsieur, merci de m’indiquer un hôtel restaurant.
Dans un français presque parfait, il dit que c’est assez loin et compliqué, donc il m’emmène en voiture.
En cours de route, je lui fis part de mon étonnement devant sa serviabilité .
« je vous attendais » me dit-il !
Etudiant en histoire géographie sans le sous à Paris dans les années 1950, les français ont toujours eu à cœur de m’aider .
Les commerçants du marché me donnaient leurs invendus non présentables mais pas avariés, un hôtelier me logeait en échange de menu travaux, la belle vie !
A l’auberge nous refîmes le monde pendant les 2 jours que dura ce vent de face béni
Vive le vin du Rhin et l’amitié franco-allemande !




Juillet 2015 : panne moteur juste après une forêt.
Avril 2017 : plus freins ( mise en ébullition du liquide cause freinage intensif) avant l’épingle très serrée (appelée « Rénégade » pour les habitués), au bout de la ligne droite du circuit auto de Magny-Cours avec ma Mustang : Les deux voitures dans lesquelles j’étais certains de taper s’évanouirent afin que je puisse terminer peinard en faisant deux 360 sans faire de tonneau dans le bac à sable, et sans même égratigner le mur de protection !

*Concernant ces « Fées », voici une hypothèse : vers l’Age de 10 ans, mon setter irlandais, qui de par sa race adorait nager, m’inciter à séjourner souvent en sa compagnie au bord d’un étang proche de la ferme familiale. « en sa compagnie », mais également celle des Fées qui comme chacun sait, vivent toujours auprès d’un point d’eau. Ces nombreuses proximités les convainquirent que je n’étais pas un mauvais bougre, et qu’à ce titre, elles décidèrent de ne plus jamais s’éloigner de moi.
Hypothèse confortée par cette anecdote : S’enquérant il y a 2/3 ans d’un restaurant proche de Saint Sauveur en Puisaye, un « pays » nous conseilla « La Mare aux Fées ». Nous apprîmes que dans les années 1950, le restaurateur venant de Fontainebleau où un lieu de pèlerinage renommé s’appelait ainsi, décida de se placer sous leur protection.
Ce fut un succès !



Nous allons maintenant aborder un sujet qui nous concerne tous plus ou moins directement, en l’occurrence la météo et plus précisement les mots utilisé par les radio et TV pour désigner les differents types de temps.
« differents types de temps » d’où hélas emerge un seul bénéficiant d’adjectifs valorisants, je fais allusion comme vous vous en douter, au temps ensoleillé !

Malgré cette lourde concurrence, et toute modestie rangée aux oubliettes, je vais tenter à l’aide des multiples exemples ci – après glorifiant la pluie, et quelles que soient le vocabulaire de nos « météoroleux » médiatiques, vous conserviez votre disposition naturelle à la joie de vivre.

Il n’est pas nécessaire d’être de grands experts en psychologie du comportement pour comprendre que notre humeur, nos capacités d’analyses, de perception, d’écoute de l’Autre sont différentes selon le contexte ou même, le ou les mots qui résonnent encore .
Amour, sourire, jeux, naissance, victoire, douceur, bonheur , beauté, ne peuvent donc avoir le même impact que « Moche », « triste », « dégradé », « mauvais », « sale » « grisaille » etc. ……..
A l’intangibilité de cela, obligation s’impose auprès de chacun de nous, mais en particulier des médias, de bien soupeser les mots afin qu’ils soient en adéquation avec l’objet ou la situation à désigner en vue de servir l’intérêt général et non choisis en fonction plus ou moins consciente de sa propre culture (ou inculture !), sensibilité, intérêt, égoïsme, ou pire, volonté d’influer sur un libre arbitre.
« inculture » , « égoïsme » et « panurgisme » semblent être certaines des armes utilisées par notre système capitalo/consumériste pour exalter l’hédonisme comme le prouve un slogan (mais vu le niveau, «comptine» conviendrait mieux !), parmi tant d’autres qui bien qu’un peu (ou plutôt parce que « bébête » !, reste dans nos mémoires : je pense à « vous le valez bien ! » .
Dès lors, toute culpabilisation écartée, un boulevard s’ouvre à la recherche de la satisfaction immédiate du « Moi » . En l’occurrence et par exemple, espérer le soleil pour user d’une terrasse, d’une plage pour bronzer ou tout simplement aller et venir sans avoir à se soucier des vêtements.
Et bien évidemment sans se soucier des attentes du vivant végétal et animal puisque la pluie étant associée à « moche », « mauvais », « sale » etc., une bonne conscience douillette nous conforte au point d’amener André Gide à écrire dans son Journal, de dire sa détestation. Ainsi, le 15 juin 1906 : « De nouveau, 3 jours de pluie. J’ai la tête fatiguée, la volonté inquiète et la personnalité indécise », et le 12 février 1912 : « Le temps est à la pluie de nouveau; mon mal de tête, ce matin, n’a sans doute pas d’autre cause ». !........................................

A l’opposé de cet esprit, une enfance rurale et un « miel » comme disait feu ma très vénérée Maman, issus de diverses lectures, m’ont amenée à penser que cette perception négative de la Pluie a pris naissance très lentement lors du passage de notre société à dominante agraire et artisanale vers une société commerciale et industrielle, soit au début de la « révolution industrielle » de 1850 pour ensuite « exploser » parallèlement au culte des loisirs, c’est-à-dire les années post 1968. « Explosion » que laisse perplexe un texte trouvé par l’historien contemporain Christophe Granger : « Plus les hommes sont soumis au soleil, plus ils sont sanguins, cruels, passionnés et de mœurs frustes » !

Doutant de mon objectivité, je ne savais comment crédibiliser mon propos. Mais c’était sans compter (quel ingrat je suis !), sur le Hasard, (ou plutôt Dieu puisque selon Albert Schweitzer, « c’est ainsi qu’il se fait appeler quand il voyage incognito » , ou La Rochefoucauld qui nous apprend que c’est un mot « inventé par les mécréants pour désigner le doigt de dieu », je ferme la parenthèse .
Ce « hasard » qui vient donc à mon secours, (une fois de plus !), grâce à l’un des (14) ouvrages d’Alain Corbin : « Histoire Buissonnière de la pluie » (Flammarion).

J’en cite donc quelques passages :

En homme pétri de culture antique, Bernardin de Saint-Pierre rappelle que selon Pline, « lorsqu’il pleuvait un consul romain faisait dresser son lit sous le feuillage épais d’un arbre, afin d’entendre frémir les gouttes de pluie, et de s’endormir à leur murmure ».
L’auteur des « Etudes de la nature » pousse plus avant l’analyse et décrit trois autres plaisirs.
Le premier concerne le corps : « Dans le mauvais temps, le sentiment de ma misère humaine se tranquillise , en ce que je vois qu’il pleut et que je suis à l’abri; qu’il vente et que je suis dans mon lit bien chaudement. Je jouis alors d’un doux bonheur ».
Le deuxième plaisir concerne plus spécifiquement l’âme. La pluie, accompagnée de vent, donne l’impression de « l’infinité en étendue car elle vient de loin; et s’en va apporter, peut-être, de la fécondité aux végétaux » ; pensée somme tout agréable. Bref, la pluie fait voyager l’âme et « ces voyages de mon intelligence donnent à mon âme une extension convenable à sa nature », alors même que le corps, qui « de son côté aime le repos, est plus tranquille et plus à l’abri ».
Mais il est , selon l’auteur, une autre sensation de plaisir, procurée par le temps pluvieux. « Il me semble alors que la nature se conforme à ma situation comme une tendre amie ». Cette mélancolie conduit Bernardin à énoncer une métaphore déjà ressassée : celle qui associe la pluie aux larmes. A ses yeux, elle débouche sur l’éros : « Quand il pleut, il me semble voir une belle femme qui pleure. Elle me parait d’autant plus belle qu’elle me semble plus affligée ».

Citons maintenant le poète américain Walt Witmann :
« Qui es-tu ? demandai-je à la douce averse
Laquelle, curieusement, me donna une réponse que je transcris ici :
Je suis le poème de la Terre, dit la voix de la pluie, (...)
Je descends pour baigner les sècheresses, les atomes et la poussière du globe.
Où tout ce qui sans moi ne serait que graines latentes ne pouvant germer .
Et à jamais, nuit et jour, je redonne vie à ma propre origine
Je la purifie et l’embellis
Car le chant, venu d’où il est né, après s’être accompli, vagabondant,
Qu’il ait été entendu ou non , s’en revient dûment chargé d’amour ».

Nous n’en finirIons pas de citer et d’analyser des textes significatifs de l’appréciation de la pluie écrits en ce XVIII ° siècle, de l’analyse de ses effets sensibles et psychologiques. Dès lors, une question se pose : qu’en était-il auparavant? A ce propos, il nous faut distinguer ce qui relève de l’appréciation collective et de l’appréciation individuelle. Les témoignages concernant cette dernière sont rares avant ce siècle, sans que l’on sache trop si cela résulte de la négligence de l’attention ou de la pauvreté de la rhétorique permettant de dire ces types de sensations et d’émotions.
Autre point important et surtout le plus banal, mais par ce qui a sans doute plus que tout obsédé les populations rurales durant des siècles : le désir de pluie en temps de sècheresse .
Ce désir de pluie a donc suscité un nombre infini de rituels que les anthropologues se sont plu à détailler.
L’une des plus célèbres processions destinées à la faire venir était, au XVII° siècle notamment, celle de la sainte Geneviève qui se déroulait à Paris. La manifestation résultait d’une initiative laïque. Elle était commandée à l’Eglise catholique, qui l’organisait. Le trajet variait selon la durée de la sècheresse. La plus solennelle de ces processions se déroula en 1694, en présence du roi. A Toulouse, la procession pro pluviale de la Daurade était, elle aussi, une véritable institution.
Concluons ces odes à la pluie avec Henry David Thoreau qui en 1854 écrivait : « Tant que je possèderai l’amitié des saisons, je suis sûr que rien ne pourra faire de la vie un fardeau. Cette douce pluie qui arrose mes haricots et m’empêche de sortir aujourd’hui n’est ni morne ni mélancolique , elle est bonne pour moi aussi. Bien qu’elle m’empêche de sarcler, elle est bien plus précieuse que le sarclage. Si elle durait assez longtemps pour faire pourrir les graines dans la terre et détruire les pommes de terre, elle serait cependant bonne pour l’herbe sur les plateaux; et si elle est bonne pour l’herbe, elle est bonne pour moi ».

Mesdames et messieurs je vous remercie.

 

 

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